gros coup dur pour le joueur qui va devoir se faire réopérer et pour l'équipe de France qui perd le 2ème pilier le plus capé de son histoire après Califano.
Ci-dessous, l'article de l'Equipe.fr
Rugby - CM - FRA - Sylvain Marconnet renonce
Le verdict est enfin tombé. Comme on le craignait depuis plusieurs semaines, Sylvain Marconnet ne disputera pas la Coupe du monde en France. Le pilier parisien a officiellement déclaré forfait ce lundi après un ultime rendez-vous avec le professeur Landreau, qui l'avait opéré du tibia. Un communiqué laconique de la fédératon a confirmé la nouvelle: «Suite à l'examen des clichés, scintigraphie et IRM réalisés la semaine dernière à la clinique de la Roseraie, le docteur Landreau a pris la décision de re-opérer Sylvain afin de pratiquer une nouvelle sotéosynthèse de la cheville déjà opérée.» Victime d'une fracture de fatigue à la malléole, il doit laisser sa place au Perpignanais Nicolas Mas, mettant ainsi fin à l'arlésienne qui entourait le dossier Marconnet depuis quelques jours.
Le dimanche 4 mars, pendant la pause dans le Tournoi des VI Nations, Marconnet se cassait le tibia en faisant du ski avec sa fille. Le lendemain, le second pilier le plus capé de l'histoire (71 sélections, à une cape du record de Califano) est opéré à Paris par le professeur Landreau, et entame alors une véritable course contre la montre afin d'être prêt pour la Coupe du monde, à partir du 7 septembre. On annonce alors un délai de rétablissement de six mois, soit exactement ce qu'il faut pour être remis à temps. Homme de base de Bernard Laporte, Marconnet est donc logiquement retenu dans la liste des 30 joueurs pour le mondial, dévoilée le 14 juin. Sa rééducation avance bien, et il est dans les temps. Pendant le premier mois de la préparation à Marcoussis, il soigne son tibia et travaille énormément le haut du corps. Il recommence même à trottiner le 24 juillet, et jure qu'il sera apte à jouer cet automne, au moins pour les deux dernières rencontres de la première phase.
Le vent tourne pourtant mi-août, lorsque Marconnet force trop sur sa jambe gauche et ressens de vives douleurs. Les examens pratiqués révèlent une fissure au niveau de la malléole, et déjà on sent bien à Marcoussis que les dés sont jetés. Le staff tricolore annonce d'abord une décision le jeudi 16 août, puis préfère attendre le résultat de la scintigraphie et l'avis du professeur Landreau. Revenu de vacances pour l'occasion, celui-ci ne peut que constater les dégâts, et annonce au joueur que son combat est perdu. Le Parisien, la mort dans l'âme, doit renoncer, et devra même repasser sur le billard dans les jours à venir. Il y a quelques mois, il était pourtant sûr de son coup : «J'y crois fort. Je me focalise sur mon travail. L'objectif est de revenir au plus vite et dans les meilleures conditions pour apporter au groupe tout mon potentiel. Si ce n'est pas le cas, je déclarerai forfait. Ça ne sert à rien de participer à cet événement si je ne peux pas être à 100%.»
Tout ça pour ça
Marconnet a réagi de manière digne et courageuse à la nouvelle, en souhaitant bonne chance à l'équipe de France: «Je suis évidemment très déçu de ne pas faire cette Coupe du monde en France et de quitter mes partenaires de l'équipe de France. Je remercie l'encadrement sportif et médical des Bleus de m'avoir soutenu pour tenter le pari d'être compétitif pour la compétition. Mais il faut suivre l'avis médical de mon chirurgien, et me faire re-opérer rapidement afin d'être sur pied au plus tôt pour jouer avec mon club du Stade Français.»
Ce forfait de l'un des meilleurs joueurs à son poste est un gros coup dur pour le XV de France, refroidi dans son enthousiasme après la belle victoire à Marseille. Après presque deux mois de préparation sans faille, le groupe France va devoir digérer le départ d'un joueur très important, apprécié de ses partenaires. Ce forfait ébranle aussi un peu la stratégie des sélectionneurs, qui n'avaient au départ pas prévu d'autre pilier pour le remplacer, avant de rappeler le réserviste Nicolas Mas début août afin de travailler les mêlées fermées. Au bout du compte, la conclusion de ce long feuilleton peut se résumer ainsi : tout ça pour ça. Le fait d'avoir laissé sa chance à Marconnet est sans doute légitime, mais le staff aurait sans doute dû se prémunir plus tôt d'un éventuel forfait. Le pilier parisien, lui, est aujourd'hui bien loin de ces considérations, et il va maintenant devoir se soigner, la jambe comme le moral. On retiendra ses mots, prononcés à Marcoussis il y a trois semaines : «Ce que je veux, c'est que la France soit championne du monde. Que j'y sois ou non, je serais le premier supporteur des Bleus.»